J'avais eu le temps de redescendre, mais il me laissa des ordres avant de partir au travail afin que je me prépare pour lui. Vous connaissez le programme. Douche, rasage, conditionneur, maquillage, etc. Cette fois, cependant, pas de vêtements. Pas un fil. À partir de cinq heures et demi, j'attendis en lisant, dans le salon.
Il m'amena dans la chambre pratiquement à la minute où il revint à la maison et commença d'emblée à me passer des sangles et des ceintures et d'autres entraves un peu partout. Il me lia une sangle autour de chaque bras, au dessus du coude, et relia mon poignet droit à mon coude gauche dans le dos, et vice versa. Il en résulta une collection ahurissante de sangles autour des chevilles (tenues à un mètre d'écart l'une de l'autre par une barre attachée à mes bracelets de chevilles), des cuisses (du haut en bas), et du cou (un collier haut et rigide avec trois boucles à l'arrière). Il y avait des sangles autour de ma poitrine, au dessus et en dessous des seins, une très large autour de la taille, et deux autres partant du devant de la ceinture (exposant mon sexe) et passant par l'entrejambe pour se réunir en une seule courroie très large qui se bouclait au dos de la ceinture... mais seulement après qu'il m'eut placé un autre engin dans le derrière. C'était une surprise. Il me fallut un bon moment avant de réaliser de quoi il s'agissait.
Avant de boucler l'arrière de la ceinture, il me demanda de m'asseoir sur le lit. Il me retourna sur le ventre et me souleva pour me mettre à genoux avec le visage et les épaules reposant sur le lit et mes fesses en l'air, les jambes écartées par la barre d'entre mes chevilles. Avec les bras dans le dos, il n'y avait pas grand-chose que je puisse faire pour résister. Il n'y eut aucun prélude. Il se contenta de se lubrifier les doigts et commença à m'assouplir, pour me préparer à quelque chose. Quand je vis de quoi il s'agissait, je fus consternée.
« Qu'est-ce que c'est que ça ?! Qu'est-ce que tu vas me faire ? » Les machins-choses me rendent nerveuse, particulièrement si je ne sais pas à quoi ils vont servir.
« C'est sur la Liste, » dit-il. « Fais moi confiance. » Bon, d'accord, c'est sur la Liste, mais seulement d'un point de vue technique.
Le 'cheval' était aussi sur la Liste : deux godemichés en même temps. C'était étirer les buts de la Liste jusqu'à l'extrême limite. Je n'arrivais à me décider entre pile ou face, au sujet de ce truc. Ça ressemblait à un très large préservatif se terminant par un tuyau en caoutchouc de faible diamètre.
« Mais, Maître, si tu le veux bien, je ne me souviens pas de quelque chose comme... »
Il me bâillonna. Là, ce ne fut pas avec l'horrible boule de caoutchouc, mais c'était tout de même un bâillon. C'était une espèce d'anneau qui se fourrait en bouche, maintenu par une sangle sur la nuque. L'anneau me maintenait la bouche ouverte... c'est tout, il me la maintenait ouverte. Ça paraît innocent, mais je ne pouvais émettre le moindre son intelligible pour sauver ma vie. C'était humiliant. Et je devais avoir l'air d'une gogole baveuse avec ma bouche béante.
Pourtant, je me détendis un peu. Il ne m'aurait pas bâillonnée s'il allait me faire une chose qui aurait requis un retour de ma part pour m'éviter de souffrir. Il m'inséra l'espèce de capote dans le derrière en la poussant doucement, mais entièrement, à l'aide de ses doigts... après ça, j'avais un tuyau qui pendait hors de moi. Il boucla la courroie d'entrejambe de la 'ceinture de chasteté' (ceinture d'inchasteté ?) dans le dos, en me maintenant ÇA (dans une petite minute, je vous dirai ce qu'était ÇA) en moi.
Puis il me banda les yeux et entama son show. J'étais déjà ficelée comme un rôti, sur le lit, mais il attacha encore d'autres cordes aux anneaux du harnais de cuir dans lequel je me trouvais. Très vite, je me sentis hissée : d'abord ce furent mes pieds qui s'élevèrent. Puis les épaules et la ceinture. Petit à petit, il souleva les différentes parties de mon corps entes parties de mon corps. ais. _______________________________________________________________au dessus du lit jusqu'à ce que je me retrouve accrochée, suspendue, comme une espèce de marionnette à l'horizontale. J'étais totalement désorientée, quoique sûre du fait que ma tête ait été plus haut perchée que mes pieds, et je sus que mes jambes étaient toujours aussi largement écartées, même lorsqu'il ôta la barre de mes chevilles.
J'étais soutenue de partout. Il n'existait aucun point d'appui réel, et je n'étais comprimée nulle part. L'appareil qu'il m'avait introduit par derrière se manifesta, apparemment de lui-même.
J'agitai ma tête aveuglée dans tous les sens. « Ah ah oh oh ! » émis-je. Ha-ha. Très drôle, je sais, sauf que vous tentez désespérément de demander « qu'est-ce que tu fais ? » sans pouvoir fermer la bouche. Ça me faisait TRÈS bizarre là en bas. La sensation était d'être remplie, mais de l'intérieur. C'était une sensation douillette, bien qu'assez curieusement familière. Quand je me rendis compte de ce qu'il s'agissait, je réalisai qu'il emplissait la capote en moi avec de l'eau chaude, par le biais du tuyau de caoutchouc. La sensation de remplissage augmenta (et augmenta, et augmenta). Je me sentis bien plus pleine qu'avec tout ce qui avait pu se trouver là auparavant. Bourrée, de fait. Pas étirée comme un godemiché l'aurait pu faire, mais pleine. Mon souffle et mon cœur s'accélérèrent. Je crois qu'on appelle ça un godemiché hydraulique, en termes techniques.
Entre-temps, je le sentis me poser les cages à tétons. C'est une sensation très délicieuse.
Puis il entra en moi. Je sentais ses mains sur mes hanches, qui me stabilisaient. Il se tenait debout sur le futon, entre mes jambes. Je le sentis se balancer doucement en moi plutôt que d'exercer une poussée brute. Peut-être un peu des deux. Je me sentais flotter pour de bon au dessus du lit. Flottante et pleine. (Va-t-elle résister à la tentation, vous vous demandez.) Je crois que non :
Flottante, pleine, et enc**ée. Hé hé.
Est-ce donc la première fois que je me sers du mot E ? Honte à moi. Il sera probablement censuré. Si vous vous êtes connectés depuis la Californie, il y a des chances pour que ce soit censuré en cours de route, en traversant le Middle West. Ils ont des filtres sur les lignes téléphoniques dans certains comtés.
Je ne vais pas vous ennuyer avec la suite. J'ai eu plusieurs orgasmes et j'avais perdu tout sens de l'orientation. J'étais en apesanteur, en quelque sorte. La chose la plus intéressante était d'être libre de bouger dans toutes les directions de l'espace tout en étant contrainte. Suspendue et libre, incapable de toucher quoi que ce soit, mais une fois de plus impeccablement prise au piège. Comme une mouche dans une toile d'araignée. Je ne pouvais pas me faire de mal, quoi que je fasse. Et j'aimais la sensation d'être pleine... quoique ce fût un peu bizarre pour moi de cette manière-là. Il me draina, me libéra, et ce fut tout. Désolée d'être brève à ce propos, mais je n'ai pas envie de m'appesantir là-dessus... et puis vous devez probablement en avoir marre du sexe gratuit, non ?
Nous avons parlé de ça après coup, et je découvris qu'il avait songé à me laisser la capote en moi. J'en fus terrifiée... il ignorait donc que les tortues de mer meurent ainsi ? Le système digestif obturé par des ballons de baudruche ? Il avait passé un élastique autour de la capote pour y fixer le tuyau, mais en plus, par sécurité, il avait noué une ficelle sous l'élastique de façon à ce que la capote ne puisse pas se perdre en moi, même si elle avait glissé du tuyau.
Puis il lui était venu à l'esprit que si le tuyau était délibérément retiré, l'élastique refermerait la capote et je serais toujours implacablement remplie, sans toutefois pouvoir l'expulser ; une simple traction sur l'élastique l'aurait suffisamment exposée pour qu'il puisse l'éclater à l'aide d'une aiguille. Ce que je n'aurais pas pu faire moi-même tant que mes mains ne seraient pas libres. Futé, futé. Un peu technique, à mon goût. Je suis contente qu'il ne m'ait pas fait. Je pense qu'il s'est (parfaitement) rendu compte que ce qu'il m'avait fait était suffisamment bizarre, même, si par un hasard étrange, les journaux faisaient leurs gros titres sur la Semaine Nationale du Préservatif...
S'ensuit une petite frime que vous ne voudrez certainement pas louper...
Mais je dus lui dire (sous la coercition) que je désirais être remplie ; je peux donc difficilement le blâmer d'être bizarre. Et pourtant, c'était bel et bien bizarre. Mais qui suis-je pour pouvoir critiquer quiconque pour des pratiques peu naturelles. Et puis non, ce n'aurait pas été plus « naturel » s'il s'était agi d'une capote en intestin d'agneau. En dépit de ce qu'annonce l'emballage. Plus naturel, hah. Pour certains mecs dans certaines régions du Tennessee et de la Virginie Occidentale, éventuellement. Donnez-moi de l'artificiel au quotidien.
Moins d'une semaine encore et le mois assigné pour mon tour en tant qu'esclave et lui Maître sera révolu.
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Il s'est mis à pleuvoir des cordes pendant que j'écrivais le paragraphe précédent. Je suis sortie et je me suis mise debout sous la pluie, sans raison. Vous savez, une de ces averses tropicales qui vous tombent tout droit dessus avec les arbres qui se courbent sous le poids de l'eau. La robe de mousseline s'est plaquée sur ma peau. Bonne excuse pour une douche chaude et un bonne dose de conditionneur, suivi d'une tasse de thé dans ma robe, tiède encore du sèche-linge. Le luxe.
Il a beaucoup plu, ce printemps-ci. Les plantes du jardin apprécient.
J'en suis toujours à rattraper le retard des derniers paragraphes. Il était en congés, la semaine dernière, nous avons donc passé beaucoup de temps ensemble et je n'ai pas pu écrire. Depuis lundi qu'il est de retour au travail, j'ai pu transcrire tous les événements de la semaine passée. Aujourd'hui, c'est mercredi, et demain soir marquera la fin de mon mois. Ou de son mois, ça dépend comment on se place.
Hier (mardi) je lui ai demandé si nous pouvions prolonger pendant quelque temps. J'avais été « soumise » depuis un mois maintenant, et j'avais énormément gambergé à propos de la Colonne Deux. J'en avais conclu que je n'étais pas faite par nature pour « dominer. » (Z'allez m'écouter ? Il y a seulement quelques semaines, j'ignorais carrément le sens du terme « soumise » et maintenant j'en suis une. C'est à cause de lire ASB. Ch'uis cultivée, maintenant.)
Il m'avait envoyé balader. Il pense que la Liste devrait être sacrée... que si nous commencions à en infléchir les règles, le soumis/la soumise ne saurait plus sur quoi pouvoir compter. Je suppose que c'est vrai, mais pourtant, si les deux sont d'accord... Il pense aussi qu'un mois d'affilée (peut-être que 'en continu' est un meilleur terme) suffit amplement. Il a sans doute raison. Je pense que j'aimerai faire ça à certains moments particuliers plutôt qu'en continu. Mais je n'ai pas encore envie de m'arrêter tout à fait. Le mois fut délicieux. Pourtant, je pense que si on est d'accord tous les deux, ça ne devrait pas poser de problème. Mais il n'acceptera jamais, je suppose donc qu'on n'ira pas plus loin.
-*-
J m'a demandé de préparer un dîner chic pour mardi soir. Et de me préparer avec un soin tout spécial. Il désirait être surpris. Je dois avoir une imagination assez pauvre, car la seule chose à laquelle j'ai pensé fut d'inaugurer la tenue de harem. J'en ai presque honte, quand j'y repense. Quand j'avais entrepris de la faire, elle m'avait semblé parfaitement appropriée à ce que nous faisions, mais ça me paraît tellement puéril comme fantasme par rapport à tout ce que nous avons fait ultérieurement qu'elle m'apparut comme un mauvais cliché avant même que je l'essaye.
Mais je l'avais achevée, alors j'allais la mettre. Je crois que les deux seules idées auxquelles j'ai contribué ont été la danse de harem et le maquillage style poupée de chiffons, et qu'elles firent chou-blanc. J avait sauvé l'idée du maquillage du naufrage et l'avait rendue intéressante en la prenant en charge ; il est trop gentil pour oser le dire, mais moi-même je trouve mes idées banales comparées aux siennes et à ce qu'il a fait. Je retire ce que je viens de dire. Supprimer mon haut-le-cœur à l'aide d'un anesthésique fut un trait de génie. Ce fut aussi le produit d'un esprit retors, mais néanmoins génial. Et l'idée de la déesse sylvestre fut aussi la mienne. Peut-être que je ne suis pas si débile que ça, après tout. Enfin, je préfère être celle qu'on divertit plutôt que vice-versa.
J'avais l'intention de traiter J comme un roi, ce soir-là. Je lui préparais des plats que je pourrais lui servir de ma main, une bouchée à la fois, et je me vêtis partiellement comme une femme au harem. J'avais acheté une ceinture indienne en tresse argentée à pas cher, qui formait un genre de pagne en V assez décoratif. J'avais des tas de bracelets aux chevilles et aux poignets, et des bagues aux orteils et aux doigts, ainsi qu'un (faux) anneau dans le nez. Grâce à la lotion, j'avais une allure assez persane avec mon bronzage. Mon maquillage était impeccable et sophistiqué : des yeux inclinés à la persane, les mamelons rougis, un bijou dans le nombril, une mouche maquillée, un voile d'obscène longueur, de faux ongles, une perruque noire comme une immense crinière, des bijoux pendants au milieu du front, du parfum au santal, et tout et tout.
Je le servis comme un prince dès qu'il eût franchi le seuil. Je lui fis prendre une douche et je le lavai, l'enduisis de conditionneur, lui frottai le dos, lui servis à boire et le bourrai de hors-d'œuvre. Je mis de l'encens. J'allumai des bougies partout dans la maison. Je passai de la musique exotique et je me trémoussai (et ondulai) en cercles autour de lui. Je me dévêtis en dansant, et j'ôtai tout sauf les pendentifs. La perruque tomba pendant l'apothéose finale. Quand la musique s'arrêta, je me prosternai à ses pieds (enfin, près du sofa, puisque c'était là qu'il s'était allongé, sultanesque) et je lui demandai si je pouvais lui mendier une faveur, à la manière autorisée pour les esclaves.
Je lui ai demandé très sérieusement à être exemptée de la Colonne Deux. Je lui ai proposé de le laisser me faire n'importe quoi si seulement nous pouvions aller un peu plus avant dans la Colonne Un. Je lui offris de le laisser me poser un anneau dans une narine, ou (encore plus tordu) dans la cloison nasale. Il n'a encore rien fait de permanent pour me marquer comme étant sienne. Les tatouages sont sur la Liste, mais il ne m'a pas demandé de m'en faire faire un. Je le lui proposai. J'avais préparé une longue liste de choses qu'il aurait pu désirer me faire, et, alors que je déblatérais à propos de cette Liste, il restait assis, muet. Quand je tombai en panne de mots et que je me mis à bafouiller pour finalement m'arrêter, il resta silencieux. En fin de compte, je lui dis qu'il pourrait me faire tout ce qu'il voudrait. Tout. Toujours pas la moindre réaction.
Je ne sais vraiment pas ce que j'aurais pu faire ou dire de plus.
Je crois que je l'avais un tantinet irrité en insistant lourdement sur mon désir de le voir continuer à me « dominer ». Finalement, il me demanda d'arrêter de tenter d'en discuter, et que la Colonne Un s'achèverait au jour et à l'heure prévus, comme nous en avions convenu.
Je protestai que j'avais mendié de manière abjecte comme une bonne esclave se doit de faire et que c'était injuste de m'arrêter. C'était stupide de ma part. De toute évidence, une bonne esclave aurait dû la fermer si on le lui avait demandé. Il me dit qu'il allait me punir pour mon coup de gueule, et il le fit.
Je crois qu'il fit cela pour que j'aie ENVIE que la Colonne Un prenne fin.
Il me boucla le baîllon-boule et me dirigea vers la chambre, où il me demanda de me mettre en position de demi-lotus. Nous avions suivi un cours yoga ensemble (une soirée par semaine pendant neuf mois) et nous sommes assez souples, quoique pas autant que la prof. Elle était incroyablement flexible, mais un peu trop dans un trip de mystique orientale à notre goût. C'est dur de trouver un prof de yoga qui n'avilisse pas sa discipline en la mêlant à une théorie cosmico-mystique incluant vérité, beauté, paix, harmonie, vertu, et végétarisme. On pourrait dire du Yoga qu'il s'agit d'une pratique corrompue par la moralité. Ceci dit, ce n'est pas pour ça qu'on a laissé tomber. On avait bien apprécié, malgré le rituel et l'encens. Peut-être que je suis trop estampillée Middle West. Je déteste quand je mets tout en permanence sur le dos de mon éducation. Peut-être ne s'agissait-il là que de ringardise bornée. Mais le fait que je sois bornée ne signifie pas que le mysticisme ne soit pas de la daube.
Enfin bon. Voilà que j'étais en position de demi-lotus et que J me sanglait les jambes ensemble pour que je sois coincée de la manière suivante : la cheville droite par dessus le genou gauche, la cheville gauche sous le genou droit, deux courroies enroulées et bouclées. Puis, avec une étrange symétrie, il me sangla les avants-bras dans une position similaire, dans le dos.
Je suppose que vous pourriez appeler ça une corruption du yoga par l'immoralité ?
Il quitta la chambre pour aller chercher quelque chose ; je pensai qu'il allait me laisser comme ça quelque temps, mais il revint tout de suite. Il m'abaissa de façon à ce que mon visage touche le lit et que mon derrière soit soulevé d'un côté, et que je ne repose que sur un côté de mon visage, ma poitrine et mes épaules à l'autre extrémité. Je parle d'un sentiment d'être avilie et gauche, et touchant à la douleur. Il alla chercher une bouteille d'eau chaude et tout un tas de tuyaux en caoutchouc dans la salle de bains. Tout d'abord, je m'imaginai qu'il allait m'administrer le même truc qu'il m'avait déjà fait avec la capote pleine d'eau (il y a des lustres, dans « l'Article 17 », c'est ça ?), sauf que là, il inséra deux tuyaux en moi, l'un muni d'une capote et l'autre pas.
« Tu m'as dit que je pourrais tout te faire. Tout, » me dit-il.
« On verra si tu en auras toujours envie demain. »
Il me fit me m'accroupir et commença à remplir la capote sise en moi tout comme auparavant. Je la sentis se gonfler.
Quand elle fut pleine, il me retourna sur la poitrine et ôta le tuyau de la capote, comme la dernière fois. La capote pleine d'eau était en moi, agissant comme un bouchon. Elle était fermée par un élastique de manière à pouvoir être percée et vidangée plus tard. Pour l'heure, j'étais bouchée. Je ne pouvais en aucun cas expulser un truc aussi énorme. Il me remit dans ma position de semi-lotus originelle, et il commença à m'emplir par le biais du deuxième tuyau. Comme je m'emplissais de plus en plus, je devins incapable de rentrer mon ventre. Il me fallut me détendre et laisser mon abdomen se distendre sous la pression de l'eau. Mon ventre faisait bosse. La bouteille d'eau chaude était suspendue à plus d'un mètre de haut et je ne parvenais pas à empêcher le flux de s'écouler en le repoussant ; ni le stopper en me contractant le fondement : le tuyau ne s'aplatissait pas.
Avant que ça ne devienne inconfortable, il arrêta le flux, m'ôta le bâillon et me dessangla les jambes. Je passai par plusieurs phases de jérémiades dues à la douleur intense avant de pouvoir m'étirer les jambes, après être restée si longtemps dans cette position. Je crus qu'il en avait fini avec moi, que c'était tout ce qu'il m'avait réservé, mais j'avais tort.
Il me mit debout, me sangla les chevilles ensemble de façon à ce que je ne puisse faire que le plus petit des pas, et m'attacha les bras à une des chaînes du plafond. Je l'observais alors qu'il scotchait une boucle du tuyau à la base d'un vibromasseur et qu'il l'introduisait dans mon sexe, avec le tuyau calé entre mon clitoris et l'embase de l'appareil. Il le scotcha là. Puis il amena une commode tout près de moi. Je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il allait faire. Puis il libéra le flux et mit le vibromasseur en route.
« Qu'est-ce que tu me fais ? » lui demandais-je.
« Tu peux bloquer le flux en appuyant le vibromasseur contre la commode, » dit-il. Il me remit le bâillon-anneau en bouche. Déjà, ce n'était plus l'affreux bâillon-boule. Je commençais à être très pleine.
Peu de temps après, je me sentis incommodée et je m'appuyai sur le tuyau, qui transmit les vibrations directement à mon clitoris, mais cela endigua le flux. Mon ventre se mit à gargouiller et l'inconfort s'évanouit, et je restais appuyée de peur que ça ne revienne.
J'essayai d'ignorer les vibrations en me pressant contre le tuyau. Je découvris qu'il me fallait m'appuyer très fort pour contrer le flux. Une dizaine de minutes plus tard, je fus incapable d'endiguer l'orgasme et alors que je tentais désespérément de me maîtriser, je m'emplissais encore. Je me remis à m'appuyer, mais je jouis quelques minutes plus tard. Ce fut le dernier de la soirée. Au bout d'un moment, les vibrations devinrent tellement exaspérantes que je dus renoncer et laisser le flot s'écouler librement.
Je vis mon ventre se distendre lentement et se muer en panse. Il s'enfla jusqu'à ce que qu'aie l'air d'être enceinte. Je regardais J par dessus mon ventre, l'implorant des yeux pour qu'il s'arrête. De temps à autre, j'émettais de petits miaulements inintelligibles - pas tant pour essayer de parler que de tenter d'exprimer ma gêne grandissante. À plusieurs reprises, je me sentis mal, mais à chaque fois que mon estomac se mettait à gargouiller, la gêne disparaissait, et le flux continuait de s'écouler.
Je savais que le tuyau était trop étroit pour que la pression de l'eau puisse me léser, mais je me sentis si lourde et grosse que je dus laisser s'échapper un soupir. Il fit durer le plaisir un peu plus longtemps encore. J'étais incapable de dire si la pression de l'eau s'était équilibrée avec la pression en moi ou si je me dilatais encore, mais en fin de compte il arrêta tout et retira le tuyau. Je m'étais contractée pour empêcher les fuites autour du tuyau, et après qu'il l'eût ôté, j'eus encore à tenter d'enrayer l'humiliation provoquée par l'eau qui me dégoulinait sur les jambes. Mais je n'avais pas de souci à me faire. Je n'aurais jamais pu l'expulser, quoi que j'aie fait, bondée comme je l'étais.
Il m'ôta le bâillon, me libéra des chevilles et de la chaîne suspendue. Avec les bras sanglés dans le dos, je ne pouvais atteindre la ficelle entre mes cuisses, bien qu'étant libre d'aller à mon gré. Immédiatement, j'allais à la salle de bains, mais rien à faire pour expulser la capote ou l'eau. Pas une goutte. Je suis allée pisser. Ça n'a servi à rien. Dans la glace, on aurait dit que j'étais enceinte de cinq mois. Je me sentais invraisemblablement distendue et je n'avais qu'une idée en tête : que toute cette eau s'en aille ; bien sûr j'étais dans l'impossibilité de le faire. Je me sentais si gauche et gonflée. Je ne pouvais pas même marcher normalement avec mon abdomen si dilaté. Je me dandinai hors de la salle de bains pour aller l'affronter.
« Bon Dieu, » pleurnichai-je, « qu'est-ce que tu m'as fait !? »
Je l'implorai de me désemplir. Mais il me laissa comme ça, et me fit l'amour dans cet état. Je suppose que je devrais dire qu'il m'utilisait pour sa satisfaction personnelle : je ne tirais guère profit de cette situation. Il me fit m'asseoir au bord de la table du salon et il me pénétra debout entre mes jambes et je m'allongeai sur le dos et sur la table, en attendant que ça se passe. Tout de même, il ne reposait pas de tout son poids sur mon ventre. Je n'eus pas d'orgasme, et il n'avait pas l'air de s'en soucier.
Quand il en eut fini avec moi, il me libéra les bras. Je pris mon ventre entre mes mains et je me ruai vers la salle de bains.
« Attends, » me dit-il. Je m'immobilisai, mais sans me retourner. Je me balançai sur mes jambes, suppliant de redevenir normale. « Tu es splendide quand tu as l'air inquiète, aussi, » dit-il. Je tenais toujours mon ventre dans mes mains comme s'il était trop fragile et qu'il allait éclater. « D'accord, » me dit-il en me laissant partir.
Dans la salle de bains, je tirai doucement sur la ficelle, jusqu'à parvenir à crever la capote à l'aide d'une paire de ciseaux pointus. Elle se vida rapidement, et moi aussi. Je suis navrée de ne pouvoir rendre tout cela sexy et plaisant, mais je ne me sentais pas très sexy et je ne m'amusais guère. Je lui avais dit qu'il pouvait tout me faire, mais je crois (j'espère) qu'il a choisi de me faire cela pour me faire changer d'idée quant à le faire continuer de me dominer. Ou bien que J est plus enclin à ce genre de trucs que moi, vu qu'il a une prostate à stimuler, lui. Peut-être qu'une jolie infirmière lui avait administré un lavement, autrefois. Demandez à Freud. Ça ne m'excitait pas du tout, moi.
OK. J'ai enduré ça, j'ai écrit sur ça. Je me considère comme étant plutôt libérale sur la plupart des sujets. Je crois que rien ne puisse être suffisamment obscène pour justifier la censure, mais ceci, pour moi, était plutôt vulgaire. Je me sentais... souillée.
Ma définition de l'obscénité, c'est tout ce qui peut faire bander un juge. Du moins, c'est ce que j'ai toujours pensé, et encore maintenant.
Je ne suis plus très sûre de penser encore ainsi. Peut-être bien que ce que J m'avait fait était obscène. Peut-être qu'il avait envie qu'il en fût ainsi. J'en vins
à conclure que s'il avait dû continuer à me dominer, je n'aurais pas souhaité aller plus avant dans cette voie spécifique. C'est peut-être pour cela qu'il l'avait fait. Il est fort probable aussi
que je lui en avais soufflé l'idée en m'apprêtant pour le sexe anal. Mais je n'ai aucune envie de revivre cette scène. Aucune
Il se rattrapa le lendemain. Je suppose qu'il désirait me démontrer à quel point ça pouvait être bien si l'on s'en tenait aux règles. Quand je dis bien, j'entends par là que ce fut la meilleures de toutes les fois, et la plus effrayante. J'ai déjà dit qu'il m'avait menée aux confins de la souffrance. C'est de cela qu'il s'agit.
Avec le lait bronzant, dès mercredi, ma peau était devenue marron foncé. Très foncé. Il me demandait toujours de m'en appliquer partout. Sur le cuir chevelu, le visage, à l'intérieur des oreilles, partout. Je crois bien que les pilules commençaient aussi à faire leur effet. Ça commence à tacher les draps. Ils vont être foutus si je continue. Ceux de sa chambre finirent massacrés après la scène que je vais vous décrire.
J'avais tout juste fini de m'appliquer la troisième dose quand il me fit m'asseoir au bord du lit et qu'il m'attacha la courroie ventrale de la ceinture d'(in)chasteté tout en me passant des sangles aux chevilles et aux genoux, avec une barre pour me les écarter. Puis il attacha mes poignets à l'arrière du collier et m'inclina vers l'avant en enchaînant les sangles des genoux à l'avant du collier. Ce qui exposait mon entière nudité. Il me mit à plat ventre sur le lit, reposant sur mes coudes et mes genoux avec mon derrière en l'air, puis il relia le collier au moyen d'une chaîne à la tête du lit, et les chevilles à son pied.
[NVDF : je n'arrive toujours pas à croire que j'ai couché par écrit tout ce que nous avons fait, par moment. Désolée pour l'interruption, mais cette pensée me titille de temps à autre.]
Puis il écarta mes genoux et les fixa aux rebords du lit. Je ne pouvais ni bouger d'un pouce ni me retourner, ni rien faire d'autre que rester agenouillée là avec les fesses en l'air et me demander ce qui allait suivre. Il commença par m'assouplir l'entrée postérieure avec de l'huile de massage.
J'entre vraiment dans le jeu quand il me manipule de ses doigts, maintenant. Il sait précisément comment s'y prendre. Il me caresse aussi bien que moi-même, quand j'ai les mains libres. Bien sûr, il a tendance à me taquiner, mais il est aussi familier avec mon corps qu'un violoniste pour son instrument. Il peut rester quasiment détaché tout en m'excitant.
J'ignore si vous vous en êtes rendus compte, mais depuis un mois je suis plutôt souple sur ce que je l'autorise à me faire. Bien sûr, je lutte contre tout ça, mais ma lutte s'est transformée en un rituel que je pratique à l'occasion - quand je suis nourrie d'une vraie appréhension - , mais la Liste m'a réellement protégée de tout ce qui aurait pu me causer préjudice. Je m'étirai dans tous les sens pour tenter de voir ce qu'il faisait derrière moi, tournant ma tête de gauche à droite pendant qu'il préparait son dernier divertissement en date. Quand je vis de quoi il en retournait, mon appréhension se mua en terreur.
Plusieurs fois déjà, dans le passé, je fus punie pour une infraction quelconque à une règle insignifiante, élaborée dans le seul but de me punir. Parfois, je me rebiffais. Maintenant, il me fait ces choses sans avoir à me justifier quoi que ce soit. Il ne s'agit plus de châtiment, c'est juste pour son plaisir. Ou sa fascination. Je peux bien accepter cela aussi. Sauf qu'il fit une exception, cette fois-là, au propre et au figuré.
Finalement, je vis ce qu'il s'apprêtait à me faire...
« Tu ne vas tout de même pas me mettre ça dedans, non ? » couinai-je. « Maître ? » ajoutais-je à la hâte. C'était un godemiché monstrueux. Ou qui paraissait énorme. Jusqu'à présent, c'était la chose la plus grosse que j'aie eu en moi, et elle n'est pas en plastique dur, cette fois. Cette chose est largement plus grosse que lui. Des épithètes tels que monumental me vinrent à l'esprit. Héroïque. Fabuleux.
Je commençai à me débattre et à protester, mais même lorsque j'eus pesé de tout mon poids contre les sangles, je n'aboutis à rien d'autre que de m'écarteler un peu plus encore. Je ne pouvais ni tomber, ni me redresser.
Il me desserra d'un cran, mais j'avais des difficultés à coopérer. Je continuai à lutter, mais en vain. La DIMENSION de l'engin dépassait tout ce que j'avais pu imaginer. Quand il commença à l'introduire, je sus qu'il me faudrait coopérer autant que je le pourrais, et j'essayai de faire de mon mieux. J'arrêtai de lutter et je tentais de me détendre. Il écarta mes fesses et je me détendis assez pour qu'il puisse l'y enfoncer, et, au tout début, je parvins à le supporter. Il était pointu du bout. Mais alors que j'étais en train de penser au fait que j'avais en moi l'entier diamètre de la chose, il le poussa un peu plus profondément et j'en eus le hoquet, un vrai hoquet.
« C'est trop gros, » pleurai-je, « C'est insupportable ! Ça me tire ! » Je me cambrai inutilement vers l'avant pour y échapper, persistant dans mon inefficace rébellion, mais de la façon dont j'étais attachée, cela ne fit que soulever mon derrière encore plus haut en l'air. Il n'y avait pas moyen d'y couper. Je n'arrêtais pas de l'implorer pour qu'il s'arrête, mais il se contentait d'attendre que je m'adapte à la sensation, pour continuer à me l'insérer. Je me remis à crier. J'étais dilatée au point de me demander si je n'allais pas en être blessée. Intellectuellement, je sais que le corps humain est très résistant. Une foule de gens s'étaient pointés aux urgences avec des objets bien plus gros (et plus intéressants) que celui qui était en moi (un petit buste de Mozart, par exemple, mais c'est une autre histoire. Vous pouvez vous imaginer les grosses vannes sur les mélomanes et leurs collections de bustes japonais, etc.), mais j'étais incapable d'intellectualiser ça. Tout ce que je savais, c'est que j'étais envahie, que c'était trop gros, que je ne pouvais pas m'en débarrasser, ni l'empêcher de progresser en moi.
Quand il fut finalement en moi jusqu'à sa base, je me sentis extrêmement fragile, dilatée à l'extrême, prête à me rompre, et très, très pleine. Il me boucla la sangle d'entrejambe dans le dos, pour le maintenir en place. Il n'y avait rien que je puisse faire avec mes mains attachées à mon cou. Il me libéra du lit pour que je me redresse. Je ne pouvais pas m'asseoir. Ça m'aurait blessé. Peut-être que non, mais c'est ce que je ressentais.
Enfin bon, certains sont nés grands, d'autres parviennent à la grandeur, et d'autres encore ont la grandeur plantée en eux.
[Note Venant du Futur, mais d'un futur pas très lointain : il y a quelques jours il m'a avoué m'avoir montré un certain vibromasseur, mais qu'il m'en avait enfoncé un autre, plus petit. Pourtant, celui qu'il m'avait enfoncé était aussi gros que lui et un tantinet moins indulgent. J'imagine fort bien que c'est ce que les potes d'A.S.B. appellent une enculade mentale. ]
Il m'enleva la barre s'écartement, mais me laissa les poignets attachés au cou. Je dus ramper pour me relever, et après, je ne pus marcher qu'avec les plus grandes difficultés, et légèrement penchée en avant. Il me passa la petite chaîne dans les anneaux des seins et me tira avec elle dans la douche... Il n'ouvrit pas le robinet ; il me massa avec de l'huile jusque dans les moindres replis. Il en passa même par dessous la ceinture qui retenait le godemiché.
Dans la salle de bains, mon corps totalement glabre, marron et huilé offrait un sacré spectacle. J'avais l'air d'une espèce de sauvage polynésienne captive et mise en esclavage.
Il fixa une chaînette - un collier, en fait - à la chaîne d'entre mes seins et s'en servit comme d'une laisse pour me traîner hors de la maison. Il ne fallait que la plus minime des tractions pour me diriger à son gré. Lors d'un instant de panique, je pensai qu'il m'amenait à la voiture (j'aurais été obligée y aller), mais il me fit juste faire un petit tour dans la cour, comme un chien en promenade. Je marchai - en boitillant presque - derrière lui. J'étais légèrement penchée en avant, faisant tout pour ne pas être impitoyablement déchirée par le godemiché. Et la laisse à tétons.
Le soleil se couchait après une petite averse tiède et l'atmosphère de la cour avait pris cette teinte d'un vert-doré lumineux qui survient quelquefois lorsque l'air est limpide et frais, et que le soleil côtoie l'horizon, derrière le rideau des arbres. L'herbe était mouillée sous mes pieds et elle resplendissait d'un vert intense et printanier ; les bois environnants étaient sombres et sentaient la feuille humide. L'air était tiède et sans la moindre brise, et la saison n'était pas suffisamment avancée pour qu'il y ait des moustiques. Nous avons senti les fleurs et il a cueilli deux azalées pourpres qu'il m'a mises dans chaque anneau : dans la lueur crépusculaire et sur ma peau d'or sombre, elles avaient l'air phosphorescentes.
Toutes ces visions et ces fragrances étaient aussi intenses que l'incertitude des émotions, l'appréhension, et les sensations physiques de plénitude et d'étirement que j'avais ressentis quand il m'avait fait faire le tour de la cour. Je hoquetai de temps à autre, quand mes tétons ou mon derrière réclamaient mon attention.
Il y a un petit chemin gazonné qui court dans les bois jusqu'à une petite clairière bordée d'azalées. C'est tout à fait ravissant : les massifs d'azalées sont aussi anciens que la maison (une bonne cinquantaine d'années) et ils sont démesurés. Un peu plus tôt, sans me l'avoir dit, il avait étalé une grande couverture sur le sol de la clairière, et ce fut là qu'il m'amena.
J'étais debout au centre de la clairière et il détacha ma laisse. Il se mit à genoux devant moi pour me retirer les sangles des genoux et des chevilles, puis il se releva pour me libérer les poignets de l'anneau dorsal. Ma main se dirigea vers la courroie qui retenait le godemiché, mais il me la saisit et la dirigea vers son sexe. Qui était raide sous le pantalon. Il me demanda de le déshabiller. Je le fis, en m'agenouillant aussi gracieusement que l'engin en moi me le permettait, et je lui ôtai ses sandales et son pantalon.
Quand il fut dévêtu, il se mit à genoux à côté de moi et il m'aida à m'allonger sur l'épaisse couverture de laine, où il me déboucla la ceinture, qu'il retira doucement. Je n'avais plus rien d'autre que le collier et l'énorme chose en moi.
Tout doucement, il souleva mes jambes et les écarta, et avec une lenteur calculée, il entra en moi. Je m'écartai plus encore, pour mieux l'accueillir. Il me fit l'amour très tendrement, probablement parce nous en étions arrivés à l'une des ultimes soirées de notre mois, peut-être aussi à cause de la chose. Peut-être aussi à cause de l'ambiance créée par les azalées qui nous environnaient et au rougeoiement du soleil couchant.
Ensemble, nous nous hissâmes d'un plateau l'autre, semblant errer sans but d'une sensation à la suivante, sans chercher d'apogée. Ce fut un voyage langoureux et posé. Nous étions sur un crescendo des plus lents des plus harmonieux, un véritable supplice de Tantale. À un moment donné, il nous roula tous deux en douceur et me fit passer par dessus lui afin de pouvoir manipuler l'objet en moi.
C'était comme s'il m'avait engagée à le suivre exactement à son rythme, marquant la pause, hésitant au bord du gouffre, à nous approcher de l'abîme et le scruter sous tous ses angles, sans y plonger toutefois. En temps normal, je me tends vers l'orgasme ; que nous savons pouvoir obtenir au moment opportun, alors nous le différions, nous taquinant l'un l'autre, lançant un œil au fond du précipice pour ensuite le reposer ailleurs, encore et encore, tout au bord du rebord, un peu plus longtemps chaque fois. Finalement, nous nous sommes regardés au fond des yeux et nous sûmes que le moment était propice. Nous nous sourîmes l'un et l'autre en dedans, puis nous plongeâmes de concert en nos intérieurs pour mieux en contempler les profondeurs et patienter main dans la main, sur la corde raide, en attendant que cela vienne et nous prenne de concert.
Nous savions qu'au moindre tressaillement de l'un ou l'autre, nous déclencherions une avalanche qui nous ferait passer par dessus bord. Et pourtant nous attendions, les yeux dans les yeux, pleinement conscients du monde intérieur secret que nous partagions. Un petit hoquet de surprise s'échappa de moi quand je plongeai dans le flou, tombant loin de lui, droit dans l'abîme, mais ce hoquet minuscule l'attira avec moi et nous chûmes ensemble. Nous n'avions pas perdu le contrôle, on ne se préoccupait tout simplement pas de le conserver. Au lieu de ça, nous nous laissâmes tomber ensemble et pour toujours. Quelque part, très loin au dessus de moi, j'entendais quelqu'un qui criait. Il se pouvait que ce fût moi.
-*-
D'accord, je me suis laissée emporter en écrivant ça, mais je crois bien que ce fut le meilleur orgasme que j'aie jamais eu, sans aucun doute, alors j'ai bien le droit. Ça ne le met pas en valeur, mais ça donne une idée générale de ce que ce fut. Je comprends mieux pourquoi les Français appellent ça la petite mort. Je me souviens avoir pensé de manière fugace combien il était vain de TENTER d'obtenir un orgasme. Ils sont tellement meilleurs si vous les laisser arriver tout seuls. Imaginez, c'est comme si l'objectif d'un orchestre symphonique soit d'arriver à la fin de la partition plutôt que de se concentrer sur le jeu musical et tout le reste. Cela nuit à l'intention, et pourtant le sexe avait toujours été orienté vers un but, selon moi. « Atteindre » l'orgasme est subtilement enraciné dans ma pensée profonde et c'est une attitude profondément ancrée, difficile à changer. De toute évidence, je travaille là dessus.
Après coup, il nous fallut un long temps pour récupérer. Ou bien peut-être profitions nous de la sensation de flottement qui survient après coup. Vous voyez ? Me voilà repartie. C'était pas vraiment fini, vous croyez pas ? On venait juste de passer un crescendo dans la partition, mais la musique continuait toujours. CONTINUE ! et CONTINUE encore. Pfffff ! Quand je pense qu'on peut se louper toute une vie rien qu'en n'y faisant pas gaffe.
Le ciel, les azalées, la cime des arbres, tout semblait baigner dans la même phosphorescence que celle que j'éprouvais. Je me remis sur mes mains et mes genoux et je m'étirai langoureusement à la façon des chiens. Il fit courir sa main sur mes reins, jusqu'à atteindre la chose, qu'il toucha légèrement, la remuant juste assez pour me faire réagir.
Les yeux fermés, j'étais à quatre pattes et j'attendais ; il était allongé à côté de moi, sa tête reposant sur une main ; il me dévisagea de tout près en me retirant la chose. Je me concentrai attentivement sur éprouver/jouir de tout alors qu'il lui frayait un chemin vers l'issue, parfaitement consciente du fait qu'il m'observait. J'en savourai chaque millimètre et, plutôt que de simplement le retirer, il m'aida, déchiffrant chaque frémissement et le moindre sursaut, morsure de lèvres ou mon dos trop cambré, chaque inspiration forte, le plus insignifiant de mes mouvements. Il sait depuis toujours que le voyage est bien plus important que la destination. Je frémis en plusieurs répliques, comme après un séisme, et quand il en vint à sa fin, la soudaineté d'être vidée me laissa palpitante et crispée sur moi-même, sans nulle autre stimulation que celle de mon esprit. J'étais dans un état si avancé que je n'étais pas même sûre que la chose fut extraite de moi.
Je m'effondrai sur la couverture et il me serra dans ses bras et me couvrit de caresses pendant que j'atterrissais. Je me retrouvai allongée sur le dos à observer les premières étoiles de la nuit. Un moment plus tard, il me rattacha la petite chaîne-collier à celle de mes seins, puis nous nous levâmes.
Après qu'il m'eût ramenée dans la maison, il me demanda de me vêtir pour lui, pendant qu'il nous préparerait un repas léger. J'essayai tout ce que j'avais face au miroir, mais rien ne s'accordait à ma peau si brunie. Les tenues de coton blanc (la robe et la tenue ajustée) juraient avec elle. La culotte avait l'air artificielle. J'eus une inspiration et je me confectionnai un genre de pagne/string avec des chutes du tissu de la robe de coton. Le blanc faisait bel effet sur ma peau sombre. Il le pensa aussi. Le fait de manger ainsi vêtue à la table en chêne, avec des bougies et dans de la vaisselle d'argent m'alluma sérieusement, sans que je sache pourquoi. J'en vins presque à souhaiter de pouvoir le faire dans un restaurant chic, juste pour me délecter du regard des autres quand J m'y ferait entrer en me tirant par la laisse. Bien sûr, je ne le ferais pas pour de bon... sauf si je pouvais être certaine de ne pas me faire arrêter. Je me demande de quoi j'aurais l'air, vêtue d'une seule feuille de vigne ? Il y a une vigne dans le jardin. Je mangeai avec les doigts, juste pour l'effet.
Ceci va être mon dernier article. Lorsque nous fîmes l'amour hier soir (mardi), ce fut du sexe à la vanille, et même si je me m'en étais pas rendu compte sur le moment, c'était exactement (à une heure près) quatre mardis auparavant que nous avions entamé la Colonne Un. Il me roula par dessus lui et me dit, « Il est temps de commencer la Colonne Deux, » et ce fut tout. Je veux dire par là que nous eûmes droit à nos orgasmes à la vanille et qu'il furent très chouettes, pour sûr, mais il était clair que ça se finissait à l'instant même.
J'aurais souhaité que l'épilogue de ce petit mélo se conclue en un Crépuscule des Dieux érotique, mais ce ne fut pas le cas. Si vous avez envie d'une Chevauchée des Walkyries de style orgastique, retournez à l'Article 20 et tentez de percevoir ce qu'il fut pour moi.
Je suppose que je n'ai plus aucune raison d'écrire d'articles supplémentaires, puisque mes chaînes sont tombées, maintenant - apparemment - , mais je vais achever celui-là. Après ça, je suppose que J sera le rédacteur des paragraphes suivants, si toutefois je parvenais à me convaincre de le lui demander.
Maintenant, je peux tranquillement avouer que j'ai esquivé deux jours de lait bronzant (d'accord, j'ai menti dans l'article précédent), et j'ai mis ma peau à vif en frottant pour m'en débarrasser, mais j'ai encore le teint fort sombre. Je n'ai pas encore de marbrures, mais ça ne saurait tarder. Il va me falloir un sacré bail avant que je puisse oser m'extraire de la maison, même munie d'une perruque. Il me faudra une bonne semaine avant que j'aie l'air de Sinead O'Connor.
Je ne suis pas du tout prête pour ce trip de domination. J'ai peur de détruire l'image de J en tant que Maître. Ou plutôt l'image que je me fais de lui en tant que Maître. Et puis, il faut dire qu'après le truc avec la capote, je ne suis pas certaine d'avoir envie de continuer en tant que soumise non plus, du moins pas avant d'avoir élaboré une autre Liste, et que nous nous y conformions.
Il me semble que je devrais rajouter quelque chose de profond, là, mais je ne suis pas très profonde. J'ai tendance à me croire un peu bête. Je me connais un peu mieux maintenant, mais il est possible que seuls les gens superficiels parviennent à se connaître.
Je pourrais qualifier quelqu'un D'AUTRE de profond, si seulement j'arrivais à me rappeler de celui qui disait : « Dès le départ, les jeunes filles savent tout des choses de l'amour ... seule leur capacité de souffrir croît au fil du temps. » Sauf qu'il ne s'était pas vraiment agi de souffrance, dans mon cas.
J'ignore si j'ai perdu J ou l'être que je pensais qu'il était, ou quoi. Je crois que je pourrais le quitter s'il n'avait pas la force de me garder. Je pourrais tout aussi bien le quitter si son dernier trip en date - à savoir la capote, et tout le tintouin - n'eut été qu'un aperçu du vrai J, et non pas juste une façon de me baiser la cervelle. Je n'ai pas encore eu le temps de me forger d'opinion. S'il l'a fait à cause de lui plutôt que malgré lui, alors je suis de l'histoire ancienne.
Or donc, salut à vous tous sur A.S.B, qui êtes manifestement le seul lectorat à profiter de ce petit compte-rendu. Un gros bisou à vous. Blague à part : je vais tracer un petit cercle ci-dessous, sur l'écran, et je vais poser un téton dessus en guise de baiser d'adieu.
Je sais bien que c'est électronique et que c'est par le biais du Net et que c'est stocké sur une disquette et que c'est pas le même écran et tout et tout et que c'est un peu barje, mais nonobstant, il s'agit d'une vraie bise,
Avril 2025 | ||||||||||
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