Lundi 13 décembre 1 13 /12 /Déc 14:46

Lorsque, tout essoufflé, je toquai à la porte de ma classe, j'avais la gorge nouée, l'estomac retourné et le cœur sur les talons. La leçon avait commencé depuis huit minutes et une fois de plus, pour la 3ème et fatidique fois, j'étais en retard !

 

En retard ! Une bien fâcheuse habitude... Et ce, malgré ma mère qui, chaque matin, me houspille en me réveille du plat de mon chausson. Le mal semblait inguérissable, plus fort que les menaces. « C'est mon dernier avertissement. La prochaine fois, ce sera chez Madame la Directrice ! », m'avait prévenu Mlle Roselyne, notre professeur principale, tout en chauffant mes mains d'une bonne dizaine de coups de férule suivis de cinq minutes de pénitence à genoux à côté de son bureau.

Ce matin n'est pas comme les autres. A peine suis-je réveillé qu'une pensée lancinante comme des coups d'aiguille m'a jeté bas du lit. Désormais, une crainte folle gouverne tous mes gestes. Vite ! Débarbouillage exprès sous la douche, petit déjeuner sur le pouce, et en avant ! Je me démène comme un fou. Regagner le temps perdu, ne pas rater mon tram...

 

La crainte me donne des ailes. Mon dernier retard remonte à quelques jours à peine. Je l'avais échappé belle cette fois-là ! Les retards à répétition, cela coûtait cher et, malgré tout, Mlle Roselyne s'était contentée de cette sanction. Cependant, muni de cet avertissement, j'en avais aussitôt oublié la vive cuisson et la myriade de picotements qui sourdaient de mes paumes enflées et rougies.

 

Chère Mademoiselle Roselyne ! A 25 ans environ, jeune et jolie femme, vous étiez une nouvelle enseignante, promue professeur principale depuis deux années seulement. Malgré votre jeunesse et votre expérience toute fraîche, vous aviez vite adopté le strict régime de discipline de notre institution privée. A vrai dire, contrairement à toutes vos collègues si promptes à sévir, votre fermeté tempérée de gentillesse vous avait rapidement attiré la sympathie de vos élèves. Vous saviez vous faire craindre et respecter, mais aussi vous faire aimer. Au surplus, la délicatesse si féminine de vos traits contredisait l'air strict d'autorité que vous vous efforciez d'affecter en classe pour mieux vous imposer.

Vous aviez conquis vos élèves et j'étais moi-même tombé sous le charme de votre chevelure flamboyante, de votre visage parsemé de grains de son et de vos yeux verts. Votre petit nez joliment retroussé et votre bouche pulpeuse autant que votre sourire gracieux étaient sources d'émois tous nouveaux pour moi. Comme pour la plupart des garçons les plus mûrs de ma classe en cette période d'éveil de la puberté, vos hanches courbes, vos seins qui gonflaient généreusement votre chemisier, vos longues jambes gainées de bas clairs émoustillaient ma juvénile sensualité. Sans oser me l'avouer, j'étais amoureux de vous. Lorsque vous m'aviez puni, je m'en étais senti à la fois mortifié en même temps que secrètement flatté. D'une certaine façon, vous vous étiez donc intéressée à moi ! Et c'était bien cela justement qui aggravait mon trouble. Oseriez-vous mettre votre menace à exécution ?

 

Je ne vous avais vue qu'une fois vous mettre en colère. Excédée par les dissipations excessives d'un garçon plus âgé que moi et son dédain pour vos avertissements, vous aviez fini par l'envoyer chez la « Madame la Directrice », sans trop savoir ce qu'il encourrait. Quand il était revenu de cette visite tant redoutée, ses épaules étaient secouées de spasmes et son visage aussi cramoisi que ses cuisses robustes. Débordant les lisières de sa culotte courte d'uniforme et se détachant distinctement sur la peau blanche des cuisses, de fines zébrures rouges attestaient la sévérité de la correction. Le martinet ! A l'évidence, la directrice l'avait fouetté, et fouetté sans ménagement. Perplexe sur l'instant, vous aviez compris que vous aviez gagné, raffermissant ainsi votre autorité.

 

Madame la directrice ! Le cauchemar de tous les garçons de cette institution privée de la région parisienne... On ne pouvait espérer la moindre clémence de cette femme élégante à la beauté altière et sévère qui prônait la discipline la plus stricte vis-à-vis des garçons et l'usage libéral des châtiments corporels censés punir nos moindres méfaits sans distinction d'âge. Sa sévérité s'y illustrait sans faille jour après jour avec la conscience absolue du devoir accompli. Il en allait de sa réputation et l'on pouvait le proclamer à la ronde « leurs élèves y sont si bien tenus ! ».

Avec elle, pas d'échappatoire possible. C'était automatiquement l'épouvantable « fessée magistrale ». Et pas n'importe quelle fessée ! Une formidable et honteuse fessée déculottée à derrière nu qui avait de quoi en terroriser plus d'un. Je pouvais en parler en connaissance de cause. J'y étais passé il y avait un an et m'étais bien juré de ne jamais plus l'affronter. Ce jour-là, j'avais bien cru défaillir autant de honte que de douleur !...

 

J'ai beau allonger mes longues jambes d'adolescent, le chemin semble interminable. Alourdi par mon cartable, gêné aux entournures par ma vieille culotte courte d'uniforme de l'an dernier, j'ai du mal à courir. Saleté de culotte ! Je n'avais pas eu d'autre choix que de la remettre bon gré mal gré, la nouvelle étant au raccommodage pour cause d'accroc. Entre-temps, j'avais grandi et forci, et c'est au prix de nombre tortillements et déhanchements que j'avais réussi à l'enfiler, incapable toutefois de fermer le bouton du haut. La gêne est palpable. D'une taille trop courte, cette culotte bien trop étroite enserre mes formes, bridant à l'excès le tour de mes cuisses, de mon entrejambe et surtout une paire de fesses plutôt joufflues qui m'attirent les taquineries des camarades de mon âge, et que les « grands » ne se privent pas de pincer malignement quand j'ai le dos tourné. A présent, je sens l'air aigrelet de novembre marbrer de rose mes cuisses nues.

 

Courir jusqu'à l'arrêt, sauter dans le wagon déjà en marche... Catastrophe ! Au lieu d'aller tout droit, le tram amorce lentement une longue courbe. Il s'éloigne, emportant mes espoirs. Obsédé par mes sombres pensées, je me suis trompé de tram ! Vite, sauter en marche... revenir sur mes pas...

Ouf ! Voici enfin le bon tram !... Comme il se traîne d'arrêt en arrêt ce tortillard alors que les minutes fuient à toute allure ! La panique empire, grossissant un peu plus la boule au fond de ma gorge.

Bon sang, quel tortillard ! Plus l'aiguille de ma montre galope vers l'heure fatidique, plus mes membres s'engluent dans une sorte de mélasse. Le désespoir tenaille mon ventre. Derniers mètres, au pas de course. Trop tard ! Le portail est fermé et personne en vue ! Résigné, je sonne. Je vois le gros concierge s'approcher d'un pas traînant, bedaine en avant sous son tablier bleu, casquette vissée sur sa tête boursouflée de graisse, bougon autant qu'on puisse l'être. Le seul bonhomme de l'institution pour faire honneur à notre sexe ! Il me toise méchamment de ses petits yeux de porcin et je me tasse sur moi-même. Mon sort est scellé. Avec un retard pareil, sans mot d'excuse, plus de miracle à attendre.

A travers la porte de ma classe, j'entends la voix claire de Mlle Roselyne. Effleurant doucement le panneau de bois, mes doigts me font l'effet d'un bruit d'enfer. Sans réponse, je dois m'y reprendre à deux fois avant d'entrer.

 

A peine ai-je passé timidement ma tête dans l'entrebâillement qu'un long chuintement d'air refluant bruyamment dans les poitrines salue mon apparition. On compatissait ! Cloué sur le seuil, l'esprit tournant à vide, je sens aussitôt les dizaines de paires d'yeux braqués sur moi. Debout sur son estrade, Mlle Roselyne, un livre déployé dans une main, m'ausculte longuement de la tête aux pieds sans mot dire alors que, immobile, les jambes en coton, je me sens fondre sous son regard implacable.

—  Encore en retard, Monsieur ? 

— Mademoiselle...Je... 

En deux enjambées elle est sur moi. Je croyais qu'elle allait me gifler. Happé par une oreille, je suis remorqué irrésistiblement jusqu'à son estrade avec une vigueur insoupçonnée chez cette jeune femme d'apparence délicate.

— A genoux, là, près de moi ! 

Désemparé, je m'effondre sur mes genoux, mon cartable à côté de moi, sans avoir eu la permission d'ôter mon manteau. Que se passe-t-il ? Pas de coups de férule ni de remontrances. Rien que le silence ou plutôt, la voix de Mlle Roselyne reprenant la leçon comme si j'étais transparent. Aurais-je donc une seconde chance ? Je reste en pénitence à ruminer sur mon sort. Mes genoux, mes cuisses et mon dos commencent à s'ankyloser. J'arrondis mes épaules et repousse mes reins en arrière pour les soulager. Ce faisant, l'étoffe de ma culotte se tend et la couture médiane s'insère un peu plus profondément dans la fente fessière me rappelant désagréablement à l'ordre. Je suppute mes chances. Peut-être consentira-telle à passer l'éponge ? Sa voix coupe net mes spéculations.

— Regagnez votre place. Nous règlerons cela tout à l'heure chez Mme la Directrice à la récréation.

Nouveaux murmures dans la classe. Impression que quelque chose aspire subitement mon estomac vers le bas, le malaxe. Ma bouche se dessèche, mes oreilles se mettent à bourdonner.

 

Jusqu'à l'heure de la récréation, je me concentre de toutes mes forces sur la leçon, essayant de refouler le terrible souvenir de ma fessée magistrale. Rien de comparable avec les fessées de mon beau-père qui n'hésitait pas à me chauffer les fesses à l'occasion. Sa large main englobant presque toute la surface dénudée des mes grosses joues fessières, me donnait l'impression qu'elles étaient toutes menues ! En fin de compte, plus de bruit que de mal.

Pour notre directrice, un châtiment corporel était l'ultima ratio d'une éducation bien pensée à l'obéissance et au respect aux règles de discipline et de bienséance. Et j'y avais contrevenu. Comme tant d'autres mon tour était venu... Une mauvaise conduite dans la rue avec trois complices... Juste une stupide bordée de gros mots envers une dame m'avait valu la correction de ma vie. Comble de malchance, elle était professeur à l'école voisine de jeunes filles ! Le déshonneur suprême pour notre institution...

Il avait fallu expier nos insolences. D'abord une correction collective... d'effroyables cinglées de férule à vous faire exploser les mains et qui vous foudroient sur place, et moi, le dit meneur, traîné manu militari jusqu'à la salle de correction, une petite pièce carrelée de blanc réverbérant et amplifiant tous les bruits, claques ou cinglées de martinet sur les chairs dénudées et associés aux supplications et sanglots... Là, elle m'avait elle-même déculotté entièrement. C'était la première fois qu'une étrangère me voyait nu. Le choc de ma vie ! Jamais je ne m'étais senti aussi vulnérable, aussi honteux ; une honte effroyable bien vite oubliée sous l'intolérable douleur des claques formidables qui s'abattirent aussitôt sur mes fesses nues.

 

Durant un temps interminable, ployé sous son bras, ma culotte et mon slip autour de mes chevilles, j'avais vécu alors un véritable enfer. Jamais je n'aurais pu croire qu'une fessée pût faire aussi mal. Elle claquait méthodiquement mes fesses et mes cuisses sans épargner la moindre parcelle de peau. Sa main aux doigts fins et durs comme des baguettes giflaient mes chairs rebondies y laissant leurs cuisantes empreintes. Il me semblait que, chauffée à blanc, leur peau allait exploser en lambeaux.

 

La suite se perd dans un brouillard. Affolé d'angoisse, la gorge étranglée de sanglots, j'avais eu beau la supplier, rien n'avait pu faire fléchir cette femme impitoyable. J'étais sûr qu'elle ne s'arrêterait jamais. Emporté par la douleur, j'avais cru défaillir, abandonnant ma volonté à son impitoyable sévérité. Et quand je me crus enfin délivré, je la vie s'emparer d'un martinet. Elle fouetta le devant et le dos de mes cuisses encore vierges, puis mes mollets d'une bonne vingtaine de cinglées qui m'avaient fait bondir, fléchir et contorsionner comme un ver sans pouvoir empêcher les brûlantes lanières d'enlacer mes chairs meurtries de leurs baisers de feu. Je venais de faire connaissance avec la fameuse et redoutée « fessée magistrale » qui me laissa pantelant et soumis. Ensuite, retrouver mes camarades de classe, marqué des infâmes flétrissures, si visibles au-dessous de ma culotte.

Un an s'était écoulé depuis cette fameuse fessée et entre-temps j'avais grandi et à cet âge là les souvenirs paraissent vieux d'un demi siècle. Malgré la menace ambiante et mes craintes, ma vigilance s'était émoussée et, j'avais fini par me croire définitivement intouchable !

 

La sonnerie retentit et, au signal, tous les élèves se préparent à sortir. Et moi ?

— Non, pas vous ! Restez ici, Monsieur. 

La classe désertée, je la vois classer ses affaires puis se lever et se diriger vers moi, le visage calme, mais un regard insoutenable qui me fait baisser la tête. Les battements de mon cœur s'accélèrent. Soudain, je me sens saisi par une oreille et d'une traction vigoureuse, extrait sans ménagement de mon pupitre. Dès cet instant, la confusion s'empare de moi, brouillant toutes mes pensées. Le corps tétanisé, le ventre noué, force m'est de la suivre.

Elle me fait traverser le vaste vestibule jusqu'à l'imposante porte à double battant du bureau de la directrice qu'elle toque fermement. Une voix lointaine lui demande d'entrer. Je pénètre me une fois de plus dans le saints des saints. Combien elle est intimidante cette pièce tant elle me paraît immense et lumineuse avec son haut plafond et ses deux grandes fenêtres parées de rideaux de velours et ses meubles anciens dressés comme des monuments.

 

D'un petit bureau attenant, Mlle Sylviane, la secrétaire, vient à notre rencontre. C'est une jolie jeune fille d'une vingtaine d'années qui, pour nous les grands, est à la croisée de sentiments antagonistes. On peut la chérir comme la détester. Placée au premier poste d'écoute de nos malheurs, elle est dans le secret des lieux et il lui arrive fréquemment d'assister à notre déchéance de punis. Un châtiment corporel en sa présence, même une simple paire de gifles, c'est le gouffre sans fond de l'ignominie.

— Madame la Directrice est-elle ici ?

— Non, je regrette, Mademoiselle. Elle a dû s'absenter pour la journée.

La nouvelle me met du baume au cœur Absente, semble-t-il. Je me mets à respirer. Il y a un flottement dans l'air. Puis un bref conciliabule me ramène vite aux sens des basses réalités terrestres. La jeune demoiselle me fixe longuement des yeux accroissant mon malaise et, hochant la tête, pose une question qui relance mon inquiétude.

— Cet élève est sans doute puni ? Vous vouliez sans doute que Madame la directrice s'en charge ?

— En effet, j'ai dû le punir... Des retards répétés... Je lui ai déjà donné deux avertissements. Je ne puis renoncer à ma promesse, sinon...

— Je comprends, mais Madame ne sera pas de retour avant demain... Des retards répétés, dites-vous ?... En somme, la punition ne peut donc souffrir... d'aucun retard... Habituellement, les retardataires sont punis d'une simple fessée déculottée à la main, et ici même. Rien ne vous empêche de corriger ce garçon vous-même dans ce bureau, Mademoiselle.

— C'est une éventualité, en effet... Vous avez raison... Finissons-en... Mais ici, dans ce bureau ?

— Ne vous inquiétez pas, Mademoiselle. Vous n'êtes pas la seule. Vous savez, j'en ai l'habitude ! Et ce grand garçon ne sera ni le premier ni le dernier à recevoir la fessée culotte baissée en ma présence... » insinua-telle avec un petit sourire mielleux tout en m'observant de son regard en coin.

 

Tout d'abord, sa voix, comme des sons étrangers, glisse jusqu'à mes oreilles puis, toute bruissante d'étincelles, infuse lentement dans mon cerveau une cacophonie qui finit par pétrifier tout entendement. Plus je tente de récuser ces paroles qui m'accablent de honte, plus je sens mon corps se raidir tandis toute la pièce et son mobilier semblent bouger et se distordre sous des angles les plus saugrenus. Loin de se douter de l'effet désastreux que produit sur moi cette proposition pernicieuse, Mlle Henriette paraît se raffermir dans sa décision en s'adressant à moi.

— Ne croyez pas vous être tiré d'affaire, mon garçon. Vous la cherchiez, cette fessée ? Eh bien, vous l'aurez ! Et c'est moi qui vais vous l'administrer séance tenante ! 

 

Je suis anéanti. Une fessée de mon beau-père ou de la directrice qui, à mes yeux, sont des adultes pleinement aptes à exercer leur autorité, passe encore, mais une fessée à derrière nu de la main de Mlle Roselyne, ma professeur préférée ? Et devant cette jeune fille qui aurait pu être ma grande sœur ? C'est impossible ! J'aurais à soutenir ses regards tout au long de l'année sachant qu'elle aurait pu voir mes fesses nues ! Quelle honte ! Et qu'en penseraient mes camarades ?... Je fais une tentative de plaidoyer, m'emberlificotant dans mes mots.

— Mademoiselle Roselyne, dis-je d'un souffle saccadé... Je ne l'ai pas fait exprès... Je n'étais pas en retard... Ce n'est pas ma faute... C'est à cause de mon tram... je me suis trompé de tram... je vous jure...

J'ai beau protester de mon innocence, peine perdue. Sans desserrer les dents, elle avise une chaise près d'une fenêtre et me tirant par une oreille m'y conduit de forces. Elle me fait ôter mon blazer et, s'étant assise commodément, m'attire à elle entre ses genoux. Je vois alors son regard perplexe s'abaisser sur ma braguette qui bée dans le haut. Jamais je n'avais encore ressenti une telle gêne d'être vu ainsi dans un accoutrement aussi ridicule. Et soudain, il me semble que l'étoffe de ma culotte colle plus que jamais à ma peau, dessinant avec indécence mes formes ! Le ridicule m'étouffe ! Sentant ses mains agripper ma taille pour mieux me caler entre ses genoux, elle entreprend de déboutonner ma braguette. Par un réflexe de pudeur, je veux l'en empêcher. Bien mal m'en prend. La secrétaire prétend alors s'en mêler.

— Je vois que cette culotte vous donne beaucoup de mal, Mlle Roselyne. Voulez-vous que je vous aide ? Et vous, jeune homme, ôtez immédiatement vos mains et obéissez, sinon j'en informerai la directrice. 

 

Cette perspective brise mes dernières défenses. Envahi par une sorte de torpeur, je ferme les yeux et la laisse défaire les autres boutons de ma braguette. A ma grande confusion, je sens ses doigts agiles tambouriner en chocs légers contre l'étoffe tendue et se répercuter sur mon pénis. Elle doit s'y prendre à plusieurs reprises pour abaisser ma culotte, et non sans maladresse. Et cette fois, ses doigts pinçant parfois mes hanches et ses ongles griffant ma peau, à force de petites secousses répétées d'une hanche à l'autre, elle réussit à faire passer le frêle vêtement par-dessus ma croupe. Cet obstacle franchi, elle le laisse coulisser librement jusqu'à mes genoux entraînant mon slip dans le même mouvement. D'un coup, la fraîcheur de l'air m'environne et je me sens devenir écarlate. Elle venait de me déculotter entièrement ! Pour la seconde fois de ma vie, je me retrouve à demi nu devant deux étrangères, mortifié, conscient d'exposer aux regards de ces femmes ce qui, avec son infime et précoce auréole de poils pubiens, fait déjà ma fierté de jeune adolescent.

Quelques secondes s'écoulent sans que rien ne se passe. Percevant de nouveau une hésitation, je rouvre les yeux. Le front légèrement plissé, Mlle Henriette semble indécise. Une petite bouffée d'espoir... Mais non. Elle retrousse minutieusement sa jupe au-dessus de ses genoux entrouverts, puis m'empoigne soudain par la taille. Cédant sans à l'irrésistible traction, éperdu de honte, je m'affale en travers de la cuisse droite de Mlle Roselyne.

Résigné, les yeux de nouveau clos, j'attends la douleur imminente tandis que, sa cuisse gainée de bas infuse sa tiédeur dans mon ventre nu étroitement pressé contre elle. Cette sensation agite alors en moi des sentiments d'une obscure et toute nouvelle confusion. La honte aiguë de ma nudité et de ma vulnérabilité qui me torturait se mue en délices. Je me mets à puiser dans l'exhibition même de mon impudique et ignominieuse posture les ferments d'un singulier plaisir. Consumé de honte, je me sens en même temps comme exalté par mon abandon, et pour un peu, je me serais écartelé davantage, offrant aux yeux de ces deux femmes la vision impudique de mes intimités mises à nu. C'est dans cet instant d'euphorie que la première claque tombe. A ma surprise, ce ne n'est qu'une tape relativement légère qui heurte une fesse avec un bruit sec dont l'écho, dans cette grande pièce silencieuse, se répercute dans mes oreilles comme un son étranger. Aucun doute : c'est bien moi et non un autre qui reçoit la fessée.

 

Puis les mêmes tapes légères s'enchaînent, giflant mes chairs et me procurant plus de surprise que de mal. A la différence de la directrice, Mlle Roselyne me fesse sans conviction. Manque-t-elle d'habitude ? Sa paume ouverte heurte mes chairs, ses gifles tombant ici où là de façon désordonnée à une cadence irrégulière, s'arrêtant un instant puis reprenant. Cela chauffe et fait vibrer mes chairs sans grande douleur d'ondes qui se répercutent jusque dans mon bas ventre éveillant en moi une sensation troublante toute nouvelle. A la fois surpris et ravi de ma découverte, je me laisse couler en elle, me berçant aux chocs répétés de sa main sur ma peau nue, m'échauffant peur à peu de ma propre honte à m'exhiber ainsi. Mais, le rêve s'interrompt. Sans doute intriguée par le manque de sévérité de cette fessée si peu conforme aux habitudes de la directrice, la secrétaire revient à la charge ...

— Pardonnez-moi, Mademoiselle, mais je suis certaine que vous n'obtiendrez jamais rien de ce garçon si vous continuez à le fesser de cette manière. Surtout à son âge !... A le voir, il n'a pas mal du tout ! Regardez-le donc... ses fesses sont à peine rosies. Vous êtes bien trop indulgente et si vous voulez mon avis, il se moque de vous ! Avec les garçons de cet âge, Mme la Directrice n'a aucun scrupule à les corriger avec un maximum de sévérité. Ah ! si vous pouviez les voir se démener et implorer quand elle les fesse, et de sa seule main sans même le martinet, vous changeriez vite de méthode. Mais regardez-le, mademoiselle ! Observez son joli postérieur bien rembourré... N'hésitez pas à le soigner...

 

Sa bouche articule soigneusement ses perfidies, mais à mes oreilles, ce n'est plus qu'une bouillie de mots qui m'enfonce de nouveau jusqu'aux les limites extrêmes de la honte et de la confusion. Et là, arc-bouté sur la cuisse de Mlle Roselyne comme une arapède sur un rocher, mes fesses saillantes et entrebâillées, je me laisse étourdir par une ronde échevelée de sentiments : révolte, indignation, crainte, regret... tandis que la secrétaire continue à m'interpeler sans trêve, égrenant ces mots si usuels à l'institution dans la bouche de nos professeurs et qui ont la faculté de subjuguer toute cette nombreuse colonie de garçons ! Des mots brandis comme des menaces qui paralysent de peur les plus jeunes mais piquent au vif le point le plus sensible l'amour-propre des plus âgés.

 

— Du reste, ce n'est pas la première fois que ce garçon reçoit, la fessée. Le saviez-vous Mlle Roselyne ? Oui, ce jeune Monsieur a reçu la « magistrale » y a un an... oui, une bonne et honteuse fessée déculottée... La leçon n'a pas servi, apparemment. Allez ! Dites-le à votre professeur que vous l'avez déjà reçu, la fessée, n'est-ce pas jeune homme ? Vous ne faisiez pas le fier ce jour-là avec vos petits camarades en punition ! Vous ne vous en souvenez plus ?

Si je m'en souviens ? Misère, c'est peu dire ! Chacune de ses paroles, comme des épines enfoncées dans ma mémoire, ravivent ces terribles instants et que je pensais enfouis à jamais. La honte du déculottage puis de ma nudité... le bras fermement enroulé autour de ma taille qui m'immobilise, me ploie en avant et retient les bonds de mes reins sous chacune des vigoureuses claquées... la brûlure lancinante qui fuse jusqu'au cerveau... mes cris et mes sanglots de repentir ô combien inutiles... L'espoir de la délivrance trompé parles fulgurantes volées de coups de martinet qui hachent mes fesses et mes jambes et me font bondir comme un cabri, toute pudeur envolée... Oui, la Directrice m'avait administré bel et bien la correction de ma vie ! Entre les taloches expéditives de mes parents et la méthodique et impitoyable « fessée magistrale » de la directrice, mes pauvres fesses avaient appris à leurs dépens à faire la différence, à réaliser la nature d'un véritable châtiment corporel.

 

— Mlle Roselyne, mettez plus de cœur à l'ouvrage sinon je serai obligée de le faire convoquer demain pour que Mme la directrice s'en charge personnellement. 

Je n'ai pas le temps de la maudire car, comme si ces paroles d'encouragement lui ôtaient ses derniers scrupules, Mlle Roselyne se déchaîne. Et je me retrouve comme un an plus tôt ramené en enfer. Ses claques se mettent à retentir, appliquées à un rythme plus lent et avec une force insoupçonnée. Ma peau rendue plus sensible par la première séance réagit aussitôt à la terrible cuisson. Et là, sous les yeux de ces deux femmes, incapable de lutter, je ne puis que leur livrer l'ignominie accomplie de la déchéance d'un adolescent en perdition.

Comme si mes grimaces, les soubresauts et les tortillements incontrôlables de ma croupe en fusion, et comme si elle trouvait dans ses propres paroles de quoi galvaniser son ardeur, Mlle Roselyne redouble d'efforts tout en m'apostrophant. Et plus elle parle, plus ses claques deviennent cuisantes jusqu'à me faire hoqueter de sanglots.

— Je vous avais prévenu, mon garçon !... Deux avertissements n'ont pas suffi !... Oh que oui ! Vous l'avez méritée, cette fessée !... Pleurez, criez autant que vous voudrez, je n'en ai pas encore fini avec vous !... Je vais les faire rougir, vos fesses ! Honte à vous, jeune homme ! Je vais vous guérir de vos mauvaises habitudes, vous allez voir !

Mlle Roselyne poursuit la fessée toujours sans ordre précis mais avec une force inouïe qui confère à ses claquées une efficacité redoutable à l'égal de la directrice. Sous sa main, mes grosses joues fessières ballottent et tressautent en tout sens. J'ai beau les crisper ou les desserrer, la douleur de plus en plus intolérable emporte ma raison. Désormais, tout mon esprit se concentre sur cette insupportable cuisson qui de nouveau irradie mes reins et je commence à me débattre furieusement, tentant d'échapper à ce feu d'enfer. L'occasion pour Mlle Sylviane d'intervenir, et par bonheur, uniquement par la parole !

— Je vous le répète. Si vous continuer à contrarier Mlle Roselyne pendant qu'elle vous corrige, je ferai part de votre désobéissance à Mme la directrice ! Et là, soyez-en sûr, vous aurez droit non pas à une seconde fessée à la main mais une fessée au martinet et vous serez fouetté en ma présence et celle de Mlle Roselyne ! Vous entendez ? Au martinet, c'est ce que vous voulez !...

Non, je n'en avais pas du tout envie. Je lui obéis et m'étale davantage sur les cuisses de Mlle Roselyne qui prend maintenant la jeune fille à témoin, savourant ses réponses de sainte Nitouche.

— Dites-moi, mademoiselle, vous qui connaissez bien ces grands garçons, n'ai-je pas raison d'être sévère avec celui-ci ?

— Oh oui ! Vous avez mille fois raison ! Plus ils sont grands et plus la leçon doit être sévère pour être bien comprise. Mme la directrice ne s'y prend pas autrement quand elle leur administre une fessée culotte baissée ! Comme elle dit, à cet âge ils ont la tête aussi dure que leur postérieur ! 

Sous l'avalanche des claques formidables qui mortifient mes chairs, je ne prends même plus garde aux mouvements de va et vient imprimés à mes reins et qui se propagent jusqu'à mon pénis. Cependant, sans m'en rendre compte, les imperceptibles frottements contre la cuisse tendre et douillette de ma professeur me procurent une espèce de soulagement sans lequel je me serais effondré en larmes.

 

Tout a une fin. Contre toute attente, sans doute épuisée par une dépense d'énergie imputable au manque de méthode, Mlle Roselyne suspend brusquement la fessée à mon grand soulagement. Deux minutes de plus et j'explosais avec mes fesses en feu, offrant à ces deux jeunes femmes le pitoyable spectacle d'un jeune homme pleurant les larmes du repentir. Remis debout, mon sentiment de pudeur remis à l'épreuve, je me dépêche de me reculotter afin de dérober au plus vite la cause par trop évidente de ma gêne. Faire le chemin à rebours n'est pas une mince affaire, tant s'en faut. Une fois de plus, j'ai l'impression que mes fesses déjà bien rebondies ont doublé de volume. Bien malgré moi, je dois me livrer à d'indécentes contorsions, remuant et balançant frénétiquement hanches et bassin, pour forcer l'étoffe à franchir les obstacles. C'est sans compter avec les caprices de mon pénis. L'effronté se cabre hardiment, nanti d'une légère érection qui, à ma grande confusion, brave mes efforts désespérés pour le rabattre dans sa cachette.

Par bonheur, la fin de la correction coïncide avec celle de la récréation. Je n'aurai donc pas à subir les regards inquisiteurs de mes camarades. J'aurai droit néanmoins aux clins d'œil appuyés de mon meilleur ami et complice. Le soir même, nous retrouverons en cachette. Comme d'habitude, je baisserai ma culotte pour sentir ses mains douces et avides presser et caresser longuement mes joues fessières toutes rougies dont il affirme qu'elles sont les plus belles du monde.

* * *

Le restant de l'année, je vouai un infini respect à l'égard de Mlle Roselyne, prenant garde à la ponctualité. J'eus toutes les peines du monde à soutenir l'éclat émeraude de ses yeux. Qu'elle m'interroge ou me regarde, je sentais aussitôt la honte brûler mes joues en même temps que mon cœur s'emballait d'amoureuse tendresse. En fait, je brûlais d'un désir secret que je n'assouvissais que dans mes rêves : m'allonger sur ses genoux pour recevoir une bonne et délicieuse fessée. Et, bien entendu, dans la mesure du possible, j'évitai soigneusement de croiser Mlle Sylviane. Il m'aurait été trop pénible de sentir son petit sourire en coin me cribler de honte.

Chère Mlle Roselyne ! Vous veniez de d'orienter à vie ma sensibilité érotique. La voie royale pour celles qui vont désormais vous suivre. 

Depuis ce jour, pour tous les rendez-vous à heure fixe, je suis sur le qui-vive. Les trains peuvent être en retard, moi je suis toujours à l'heure. Une vertu à laquelle une ancienne et mémorable fessée y a largement pourvu.

Par PANPAN
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